La CGT Canon
le 18/02/2021

Concernant le dossier des « 13 mois et demi », suite au jugement de première instance de Prudhommes rendu le 03 février dernier en défaveur des ex-Océ, la réaction de la Direction de CANON France n’a pas tardé à nous parvenir.

C’est ainsi que dans sa communication du 12 février à l’ensemble du personnel, la DRH se réjouissait de cette « excellente nouvelle pour l’entreprise car elle reconnaît les valeurs et bonnes pratiques de CANON France en matière d’égalité de traitement ».

Doit-on rappeler que chez CANON France, en termes d’égalité de traitement si chère à notre DRH, deux tiers des hommes sont cadres alors que deux tiers des femmes sont en catégorie « Employé » « ou Agent de Maîtrise » et ce, depuis des années ? Que cette injustice est dénoncée sans relâche par les élus ? Que les mesures peu ambitieuses et trop timorées actées dans les accords triennaux qui se succèdent depuis des années, ne parviennent pas à combler les différences injustes et frustrantes en termes de promotion professionnelle et d’égalité de salaire entre les sexes ?

Doit-on rappeler à la DRH que chaque collaborateur qui aura performé ou surperformé ne devrait pas se voir refuser une promotion ou une gratification sous le leitmotiv « c’est ton job » ? C’est cela l’équité ?

La Direction qualifie également la démarche de « dangereuse et infondée » pouvant « gravement nuire » à l’équilibre financier de CANON France en cas de condamnation.

La DRH ignore peut-être (ou feint d’ignorer, c’est plus pratique) que CANON France a d’ores et déjà provisionné au budget les sommes qui seraient versées aux ex-Océ au cas où leur demande serait jugée favorable par les Prudhommes. Ce qui signifie pour les non-initiés que le montant qui serait dû au titre des « 13 mois et demi » est déjà sorti des caisses de CANON France.

Par ailleurs, rappelons que CANON France fait partie du groupe CANON Inc. qui soutient ses filiales et n’est nullement au bord de la faillite. Que ce n’est donc pas, comme la DRH l’indique, « quelques anciens salariés d’Océ » qui mettront « en péril » le groupe CANON !

Ne serait-ce pas plutôt les réorganisations successives, les nouveaux outils et process instaurés à la hâte, mal adaptés à l’activité et aux besoins, multipliant et compliquant les tâches quotidiennes qui sont responsables de la dégradation des conditions de travail et de la démotivation ambiante, mettant potentiellement en danger les collaborateurs ? Les commerciaux, les gestionnaires OM/OKS, les Consultants et Experts Projet, les techniciens… peuvent en témoigner.

D'autre part, s’agissant des « mesures d’harmonisation », « de l’alignement des avantages sociaux » et de la revalorisation du statut, comment la DRH peut-elle expliquer que c’est principalement les collaborateurs ex-Océ qui ont touché la prime MACRON en 2018, à poste égal à leurs collègues originaires de CANON et ce, dans un même service ? (rappelons que la prime MACRON était attribuée aux collaborateurs touchant moins de 30 000 euros bruts par an). Faites le calcul, n’y aurait-il pas une certaine différence de rémunération par rapport aux 13 mois et demi que les ex-Océ ne touchent pas ?

Enfin, il faut rappeler à la DRH, qui n’était pas présente à l’époque de la fusion entre CANON et Océ, que les ex-Océ ont effectivement bénéficié de l’alignement du régime des congés et RTT en vigueur chez CANON France et de la 6eme semaine de congés, mais qu’ils ont perdu 3 jours de RTT, soit un bénéfice de 3 jours supplémentaires seulement ! Ce n’est pas la panacée !

Rappelons par ailleurs que depuis la fusion en 2014, les élus ont sollicité la Direction maintes fois de façon insistante pour ouvrir des discussions et des négociations sur le sujet, mais que les DRH successifs ont toujours refusé cette main tendue. Voilà ce qui a amené fort justement, comme l’exprime la DRH, « une organisation syndicale et quelques anciens salariés d’Océ » (tout de même 65 collaborateurs) à demander réparation aux Prudhommes.

Nous rappelons également qu’il ne s’agit que d’un jugement de première instance et que fort heureusement, il existe encore des leviers pour faire valoir nos droits. Les collaborateurs ex-Océ peuvent rester confiants quant à l’issue de cette procédure qui, contrairement à ce que prétend la DRH, n’est ni vaine ni infondée dès lors qu’il s’agit d’égalité de traitement.

Pour finir, dans sa sape continue du dialogue social, la DRH s’attache insidieusement, comme elle en a pris l’habitude, à stigmatiser les ex-Océ et jeter le discrédit sur l’Organisation Syndicale majoritaire depuis plus de 40 ans chez CANON France, méprisant ainsi 48% des collaborateurs ayant voté aux derrières élections en faveur de cette même organisation syndicale, lui exprimant ainsi leur confiance et reconnaissant ses valeurs.

Chacun appréciera.


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